et les beatles chantaient

GÜSCHDI, le cigogneau qui n'a jamais vu la mer

 

   Peut-être vous a-t-il été donné de l'apercevoir, perché sur un lampadaire ou le rebord d'une cheminée en plein hiver alsacien, impassible, un peu tétanisé dans son mince manteau de plumes grisées par la suie et les intempéries.

    Depuis le temps, cela ne le titillait même plus lorsqu'il voyait planer et tournoyer tout là-haut, dans le ciel du Centr'Alsace, le cercle rassembleur formé par ses congénères dans l'été finissant. Majestueuses et déterminées, les cigognes prenaient leur temps pour faire leurs derniers ajustements de parcours migratoire et mises au point essentielles avant de se saisir du bon courant qui les amènerait plein sud, plein soleil surtout.

     Non, Güschdi n'oserait plus. Il ne se sentait  plus le courage de se joindre à elles un jour d'août. Jamais.

    Sauf que, lorsque l'Ill déborde et répand son trop plein d'eau sur les immenses prairies du Ried, Güschdi se délecte et savoure la métamorphose. Il se surprend alors à planer à sa guise au-dessus d'une mer certes éphémère, mais rien q'à lui.



     
Micheline   (19 Décembre 2018)

Conte écrit pour le CHARIVARI de 2016

 



19/12/2018
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 18 autres membres